Déontologie des députés: Les vrais conflits d’intérêts épargnés

Dossier de presse

Le « Code de Conduite » des députés, qui sera bientôt voté et deviendra applicable dès l’automne, est certes en progrès apparent par rapport aux règles actuelles qui demandent au député uniquement une déclaration publique sur « ses activités professionnelles ainsi que toute autre fonction ou activité rémunérée », ainsi que sur les « soutiens financiers » reçus de la part d’un tiers. (art. 167 Règlement Chambre).

Pourtant, nous estimons que le Code proposé est loin d’être à la hauteur de ce qui serait nécessaire.

A) Pourquoi faut-il des « députés transparents » ?

Est-ce par « voyeurisme » ? (Alex Bodry, à la presse, dans le contexte de la déclaration des intérêts patrimoniaux, demandée par nous, mais refusée par la Commission des Institutions).

Nous pensons quant à nous que de fortes raisons démocratiques plaident en faveur d’une transparence touchant (uniquement) les aspects économiques de leur vie privée :

Dans une démocratie représentative, les députés prennent les décisions à la place du peuple.

Les députés sont libres des décisions qu’ils prennent – de par la fiction constitutionnelle – « sans en référer à leurs commettants » (électeurs), ce qui en principe est problématique et imposerait déjà institutionnellement un contrôle quant à leur désintéressement.

Ils peuvent en outre continuer d’exercer des activités économiques et poursuivre des intérêts de toute nature pendant leur mandat, sauf s’ils appartiennent à la fonction publique, dont l’exercice est incompatible (à n’importe quel poste, même inférieur) avec l’exercice parallèle du mandat de député – pour des raisons de « séparation des pouvoirs ».

Comme ces députés, qui ne sont pas des députés professionnels, prennent des décisions importantes qui sont influencées – surtout dans le cadre néolibéral actuel – par des intérêts économiques souvent très importants, il s’agit d’organiser une sorte de « séparation de pouvoirs », de cloison contre le pouvoir économique.

Il n’est pas anodin que c’est une résolution de la Chambre dans le cadre du débat de 2011 sur l’affaire Wickrange-Livange concernant les accords préférentiels avec certains promoteurs, qui ait donné lieu à l’élaboration de ce Code de déontologie !

Il est donc important de savoir quels intérêts les députés poursuivent dans la sphère économique pour éviter qu’ils prennent des décisions politiques applicables envers l’ensemble de la population, guidés par leurs intérêts particuliers. Voilà pourquoi il est important que la déclaration d’intérêt soit à la mesure des intérêts en jeu et n’en occulte pas une partie. Il ne faudrait pas que les vrais conflits d’intérêts soient épargnés.

Voilà pourquoi les questions de déontologie vont plus loin qu’un évitement de la corruption directe (prise d’argent ou d’avantages pour prendre des décisions dans un sens déterminé), dont l’effet est de toute façon plus limité dans un cadre parlementaire collectif et public qu’au niveau d’une décision individuelle (Ministre ou Bourgmestre).

B) Le projet soumis à la Chambre

1) Le projet, outre des déclarations de principe louables, mais dénuées d’effet direct, contient des dispositions contre la corruption que nous approuvons en principe:

Interdiction de prendre, dans l’exercice de leur fonction, des cadeaux supérieurs à 150 euros auxquels sont assimilés sur base de l’avis du GRECO « les prises en charge par un tiers de frais de voyage, d’hébergement ou de séjours des députés » – sauf à se poser la question s’il ne faut pas rabaisser la limite.

2) Il est d’autant plus étonnant que ne soit pas interdit, mais continue d’être seulement sujet à déclaration, le « soutien financier, en personnel ou en matériel, venant s’ajouter aux moyens fournis par le Parlement et qui lui sont alloués dans le cadre de ses activités politiques par des tiers, avec indication de l’identité de ces derniers ». Ce d’autant plus que de telles aides directes de la part de personnes morales sont interdites en matière de financement des partis, ce qui rend contournable cette disposition.

Le rapport GRECO (groupe anti-corruption du Conseil de l’Europe) a rendu attentif à ces contradictions avec d’autres dispositions, sans qu’il ne soit tenu compte de ses observations.


3) La déclaration d’intérêt.

a) Elle comprend maintenant une déclaration obligatoire des revenus tirés chaque année :

-d’une activité de salarié ou de travailleur indépendant exercée parallèlement à l’exercice de ses fonction ;

-de toute activité occasionnelle rémunérée excédant 5000.-/an (p.ex. conférences rémunérées…)

-de tout autre soutien financier qui pourrait influencer l’exercice des fonctions de député.

La déclaration comprend aussi les indemnités tirées d’un autre mandat politique (communal) et la pension spéciale ou traitement d’attente comme fonctionnaire, mais ces montants sont de toute façon connus en principe.

Cette déclaration de revenus est cependant fortement limitée :

*Les revenus n’ont pas besoin d’être déclarés avec exactitude.

*Il suffit de les déclarer dans le cadre de 4 tranches annuelles de revenus qui augmentent progressivement: 5.000 – 10.000.-/10.001.- – 50.000.-/50.001-100.000.-/plus de 100.000.- euros jusqu’à l’infini. (4 cases à cocher !)

Le GRECO a critiqué que cette façon de procéder, copiée du règlement du Parlement européen, « ne permet pas de déclarer et d’enregistrer avec précision le détail des ressources (…), à fortiori s’agissant d’un élu qui serait déjà dans les tranches maximales ».

*Les revenus du capital (dividendes, intérêts, loyers) ne sont pas déclarables, contrairement aux revenus du travail.

Le GRECO a critiqué que le projet de Code « ne porte sur le patrimoine des parlementaires, avec les différents éléments mobiliers et immobiliers, les éléments de l’actif et du passif tels qu’emprunts souscrits, les dettes etc. ».

Et il a mis le doigt dans l’œil : « Une réforme en ce sens permettrait au public de mieux savoir pour qui il vote et de renforcer la dissuasion de la corruption de parlementaires. »

Sans exiger la prise en compte du patrimoine des proches, comme le fait également le GRECO, la prise en compte de la loi française du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique (loi Cahuzac) aurait réglé le problème, surtout dans un paradis fiscal pour propriétaires et rentiers comme le Luxembourg. La commission des Institutions, y compris l’observateur de l’ADR, n’a rien voulu savoir de cela et a rejeté la proposition de déi Lénk.

b) La déclaration d’intérêts porte aussi sur le champ d’activité du député :

-ses activités professionnelles antérieures à 3 ans avant son entrée en fonction ;

-la participation à des comités ou conseils d’administration d’entreprises, d’associations ou de toute autre activité extérieure, même non rémunérée (si rémunérée, déclaration selon a)

-la participation à une entreprise ou à un partenariat, lorsque des répercussions sont possibles sur la politique publique, ou lorsque cette participation confère au député une influence significative sur les affaires de l’organisme en question.

Surtout la dernière catégorie permet un certain contrôle et a été mise en question jusqu’au dernier moment au sein de la commission.

Le GRECO avait soulevé le problème : « Un parlementaire pourrait par exemple détenir indirectement, par le biais de montages juridiques et de recours  à des personnes morales (sociétés de gestion de capital ou de patrimoine), des intérêts dans certains secteurs d’activité. …) Il s’agit de lacunes qui mériteraient d’être comblées, y compris au vu de certains risques additionnels spécifiques au pays. », à savoir les « insuffisances importantes s’agissant de la transparence générale des personnes morales et constructions juridiques ; cf rapport d’évaluation du troisième cycle du GAFI daté de février 2010, pp. 227 et suivantes. »


4) Le lobbying, les conflits d’intérêts

Le Code prévoit  des dispositions en matière de conflit d’intérêt:

-Il y a conflit d’intérêt lorsqu’un député a un intérêt personnel qui pourrait influencer indûment l’exercice de ses fonctions. Ceci n’est cependant pas le cas s’il « tire un avantage du seul fait d’appartenir à la population dans son ensemble ou à une large catégorie de personnes ».

-Une déclaration publique de conflit d’intérêt est prévue, mais elle ne tire alors pas à conséquence quant à la participation au vote – expressément : pour préserver les majorités ! Il en est différemment au niveau des communes où la non-participation au vote est prévue!

En matière de lobbying (contacts avec des intérêts publics ou privés), il est prévu une simple déclaration à l’initiative du député et le cas échéant du rapporteur, lorsque les contacts sont susceptibles d’avoir un « impact direct » sur le vote.

Encore un fois, le GRECO a visé juste :

« Comme indiqué lors de la visite, une proportion de parlementaires (moins de 10%) (- c’était avant les élections de 2013 !!!) exercent des professions d’avocats, ou activités similaires de consultant. Ces parlementaires peuvent donc parfois assurer dans le même temps la représentation des intérêts d’autrui et les activités de conseil se retrouvent dès lors être une source de risques liés à des transactions en relation avec des soutiens politiques (par exemple en matière législative).  (…) Si le lobbying dans sa forme « classique » est considéré comme absent des activités parlementaires du Luxembourg, il est clair que ces activités de conseil peuvent constituer une « porte dérobée » permettant d’influer sur la réglementation. »

Le GRECO indique, en matière de solutions, qu’ « on peut penser par exemple à l’obligation de déclarer les activités et intérêts représentés, à une interdiction de fonder des structures et sociétés de conseil après la prise de fonction de parlementaire. »

Nous partageons l’idée d’une déclaration de la représentation de grands intérêts économiques, qui serait importante surtout pour éviter que le lobbying classique soit remplacé par l’intervention sur place de députés-« avocats d’affaire ».

Bien sûr on a invoqué le « secret professionnel » à l’encontre d’une telle obligation.


5) Le contrôle, les sanctions

Les fausses déclarations sont assez sévèrement réprimandées, jusqu’à une interdiction de participer pendant 6 mois à des commissions.

Il est aussi fait un rappel au Code Pénal (trafic d’influence).

Un comité consultatif externe est créé.

Le rôle du Président et des organes de la Chambre (Bureau, Conférence des Présidents) est important, le plénum n’intervient pas dans la procédure.

Conclusion

déi Lénk votera contre ce projet qui, malgré les apparences, n’est vraiment pas à la hauteur en matière de lutte contre l’influence de l’économie sur la vie politique.

Le projet est marqué par un capitalisme patrimonial – surdéterminé par la place financière et l’industrie des fonds – dont est complice une bonne partie de la classe politique dont un nombre maintenant jamais atteint de députés a des intérêts directement liés aux propriétaires au pouvoir.

 Le dossier de presse est également disponible en PDF

Elections européennes: Conférence de presse commune du Front de Gauche (F), du Mouvement de Gauche (B) et de déi Lénk (L)

Ce mardi 20 mai a eu lieu une conférence de presse commune du Front de Gauche (F), du Mouvement de Gauche (B) et de déi Lénk au Pôle Européen de Développement à Aubange en Belgique. Les représentants des trois partis sont intervenus sur l’enjeu des élections européennes de ce dimanche 25 mai, sur les négociations sur TTIP et ont également creusé la question de la coopération transfrontalière, notamment en matière de mobilité, de services hospitaliers et de développement économique dans la région.

Les enjeux des élections européennes

 

AGENDA D’URGENCE EN 12 POINTS

LES MESURES INDISPENSABLES POUR UNE DYNAMIQUE DE RECONSTRUCTION DE L’UNION EUROPEENNE :

 

1. Annulation des pactes d’austérité (donc du « pacte fiscal »), remplacement de la conditionnalité antisociale des « plans de sauvetage » par un vrai pacte communautaire de solidarité.

 2. Programme d’urgence contre la pauvreté et le chômage : salaire social et revenu garanti minimum dans tous les Etats-membres, supérieur au seuil de pauvreté.

 3. Annulation des dettes publiques illégitimes (par exemple pour l’armement ou les taux usuriers des banques).

 4. Agenda pour la réduction des inégalités :

-> relèvement substantiel de la part des salaires dans la richesse globale comme grande orientation prioritaire;

-> relèvement des impôts sur les profits, les hauts revenus et les grandes fortunes ;

-> introduction rapide d’une Taxe sur les transactions financières digne de ce nom.

5. Subordination des « libertés économiques » aux droits sociaux et humains.

 6. Programme de reconversion écolo- énergétique de l’économie, contre le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources.

 7. Démocratie : renforcement du pouvoir du Parlement Européen et des parlements nationaux ; élargissement des moyens d’intervention des citoyens /citoyennes de l’Europe.

 8. Extension des droits des salarié/es et de leurs syndicats dans les entreprises.

 9. Réforme de la Banque Centrale Européenne : soumise au contrôle démocratique, elle interviendra pour soutenir l’emploi et le développement social et écologique ; elle prêtera directement aux Etats à des taux supportables.

10. Une banque publique européenne fournira des crédits aux petites et moyennes entreprises à des taux modérés et contribuera au financement de la reconversion écologique.

11. Fin de la libéralisation et revalorisation des services publics.

12. Augmentation du Budget européen : 5% du Produit Intérieur Brut européen (au lieu de 1% actuellement), financé notamment par un impôt européen progressif sur les grandes fortunes, utilisé pour le développement social, l’aide aux régions et populations les plus menacées de pauvreté et de précarité.

 

Stop TAFTA (Zone de libre échange UE-USA) !

Arrêt immédiat des négociations sur cette zone de libre échange, car :

l’opacité de ces négociations viol les principes démocratiques les plus élémentaires ;

elles sont fondées sur le dogme du marché libre et de la concurrence dont nous vivons actuellement les conséquences néfastes ;

il faut s’attendre à un nivellement vers le bas des normes sociales, environnementales, sanitaires ;

la procédure d’arbitrage au service des multinationales tend à saper les règles juridiques de l’Etat de droit.

Nous ne pouvons pas nous dérober – comme le font d’autres – en attendant le résultat des négociations pour juger ensuite. Nous savons d’expérience qu’un tel résultat, dont les effets négatifs seront escamotés, risquera fort d’être avalé par les gouvernements et les majorités parlementaires.

Wahlprogramm – Programme électoral

Réforme des prestations familiales: les propositions de déi Lénk

La situation actuelle

La situation actuelle se caractérise par une augmentation des allocations familiales en fonction du nombre d’enfants que compte un ménage.

Exemple :

185,60 euros/mois pour 1 enfant

220,36 euros/mois pour 2 enfants

267,59 euros/mois pour 3 enfants

361,82 euros/mois pour 4 enfants et plus

A cela s’ajoutent deux augmentations :

Une première à l’âge de 6 ans de 16,17 euros

Une seconde à l’âge de 12 ans de 48,52 euros

Il s’y ajoute une allocation de rentrée scolaire (au mois de septembre) qui varie entre 113,15 et 323,34 euros selon le groupe d’enfant et l’âge.

Finalement, tous les bénéficiaires des allocations familiales touchent un boni pour enfant de 76,88 euros/mois depuis l’abolition des classes d’impôts pour enfants.

Important : tous ces montants sont désindexés ! Ils perdent donc de leur valeur à mesure que l’inflation augmente.

Nos principes

1. Réformer sans pénaliser

a) L’allocation doit avoisiner les frais engendrés pour élever un enfant. Quel est ce « coût réel » par enfant en fonction de la taille du ménage et de l’âge du ou des enfants ? A ce sujet, et avant que le gouvernement n’envisage une baisse des allocations, nous demandons la réalisation d’une étude.

b) Augmenter selon l’âge des enfants : Nous pensons que l’âge de l’enfant constitue un facteur plus important que le nombre d’enfants par ménage pour évaluer les coûts réels. Nous plaidons ainsi pour une augmentation de l’allocation en fonction de 3 catégories d’âge (6 – 12- 18). Cela a également l’avantage de ne pénaliser ni les familles nombreuses, ni les familles peu nombreuses.

c) Inclure les aides financières pour études dans le système des allocations familiales comme allocation d’autonomie revenant à l’étudiant-e personnellement à partir de 18 ans. L’allocation d’autonomie devrait avoir le caractère d’une prestation de la sécurité sociale et donc être financée par des cotisations (puisque en partie liée à la qualité de travailleur des parents de l’étudiant). Quel montant d’allocation d’autonomie ?  La réforme proposée par le gouvernement prévoit un montant de base de 2.000 euros, qui est largement inférieur au montant cumulé de l’allocation familiale, des augmentations pour l’âge, de l’allocation de rentrée scolaire et du boni pour enfant que touchaient les étudiants avant la réforme de 2010 (+ une bourse en fonction des revenus des parents + une prime de mobilité de 2.000 euros). Nous estimons que l’allocation d’autonomie devrait être au moins le double de celle proposée par le gouvernement, à savoir 4.000 euros (soit environ 333 euros/mois).

d) Réintroduire l’indexation des allocations : Les allocations familiales doivent suivre l’augmentation du coût de la vie. Sans cela, elles perdent de leur valeur.

e) Des prestations gratuites en nature peuvent compenser une partie des frais réels. Il s’agit notamment de la gratuité des crèches, des maisons-relais, des fournitures liées à la présence d’enfants dans le ménage (notamment les fournitures scolaires), gratuité des transports publics et une aide au logement substantielle ainsi qu’un tarif préférentiel des fournitures de gaz et d’électricité pour familles nombreuses.

2. Un financement reposant sur la justice sociale

a) Pour le maintien des prestations familiales dans le système de la sécurité sociale qui garantit l’égalité de traitement, l’universalité et le non-cumul des prestations sociales entre les différents Etats de l’Union européenne.

b) Le patronat doit participer ! La loi prévoit toujours que le patronat et les indépendants financent les prestations familiales par des cotisations. Toutefois, l’Etat a pris en charge la part patronale en 1994 et celle des indépendants en 1999. Cela représente un montant annuel de 225 millions d’euros (pour des dépenses annuelles de 1.099 millions d’euros). Par contre, les employeurs du secteur public continuent de payer une cotisation de 65 millions d’euros. Nous proposons donc que le patronat participe à nouveau au financement des prestations familiales.

c) Les revenus élevés doivent participer ! Les personnes jouissant de revenus élevés bénéficient elles aussi de l’universalité des prestations familiales au même titre que les personnes aux revenus modestes. Il n’est que justice qu’elles participent au financement des prestations selon leurs capacités contributives. Pour cela, il faut revoir la progression de l’échelle des impôts, notamment par l’augmentation du taux maximal. Les mêmes services pour tous, mais qui gagne plus doit participer plus !

Le système que nous proposons en résumé

N.B. : En l’absence d’étude sur les coûts et besoins réels, nous nous abstenons volontairement de chiffrer le montant des différentes allocations. Nous estimons cependant que le montant devra être revu à la hausse.

Montant de 0 à 6 ans : A (montant actuel à revoir : de 185,6 à 361,82 selon taille des familles)

Montant de 6 à 12 ans : A + B (allocation de scolarité)

Montant à partir de 12 ans : A + B + C (allocation d’études)

Montant à partir de 18 ans : A + B + C + D (allocation d’autonomie)

Le dossier de presse en format PDF.

Pressekonferenz iwwer de Regierungsprogramm vun DP-LSAP-déi gréng

 

Justin Turpel begrüßte eingangs die Tatsache, dass in einigen gesellschaftspolitischen Bereichen, der jahrelange Stillstand überwunden zu werden scheint. Gleichzeitig bedauerte er aber, dass im Bereich der nachhaltigen Entwicklung und der Energiewende kaum ambitionierte Ziele ausgewiesen würden. Die Politik der Vorgängerregierungen werde einfach weitergeführt ohne nennenswerte ökologische Akzente. So komme es z.B. weder zu einem Importverbot von Atomstrom noch zu einem höherem Anteil von regenerativer Energie.

Das vorliegende Regierungsprogramm stelle die Wirtschafts-, Finanz- und Sozialpolitik unter das Primat der Interessen der Wirtschaftlobbyisten und führe zu einer massiven Umverteilung des geschaffenen Reichtums von unten nach oben, so Serge Urbany. Die Kaufkraft der Löhne werde sinken durch den (mindestens) zweifachen Ausfall einer Indextranche (´14 und ´19) und der Mindestlohn bleibe weiterhin in Frage gestellt. Die unsoziale TVA werde erhöht während Steuern auf Kapital und hohen Gewinnen tendenziell sogar weiter sinken sollen. Die Austeritätspolitik werde weitergeführt und an den Sozialleistungen solle gespart werden. Der universelle Sozialstaat werde unterhöhlt und durch eine selektive Sozialpolitik in seinem Wesen deformiert.

Die neue Regierung setze in ihrer Wirtschaftspolitik vor allem auf den Finanzplatz, dessen erdrückendes Gewicht noch vergrößert werden soll. Dieses Programm bedeute einen Modernisierungsschub für den finanzmarktgetriebenen Kapitalismus in Luxemburg. Aus der Krise und ihren verheerenden Folgen würden keine Lehren gezogen, im Gegenteil.

Hingegen fände man im Koalitionsabkommen fast nichts über die Bekämpfung der grassierenden Armut und auch nichts über den Kampf gegen die sozialen Ungleichheiten, die in Luxemburg immer stärker wachsen.

Ungeschminkt zeige sich dieses neoliberale Programm aus dem die letzten Reste von Sozialrhetorik verbannt wurden, so Marc Baum weiter, der nicht versteht, wieso LSAP und Grüne sich mit diesem Programm brüsten, das kaum noch deren Inhalte und Wahlversprechen beinhalte.

„Jo, d´Fënster gëtt opgerappt an et gëtt gelëfft. En Deel vum institutionelle Mief wäert och verfléien, mee fir déi meeschte Leit wäert duerno en ganz kale Wand erablosen.“

Weitere Ausführungen zur Haushalts-,Wirtschafts- und Sozialpolitik

Koalitionsverhandlungen: welche Interessen werden vertreten?

Koalitionsverhandlungen: welche Interessen werden vertreten?

Neben einigen positiven Ankündigungen der drei Koalitionspartner (Verfassungsreform, Trennung von Kirche und Staat) tappt die Öffentlichkeit weiterhin im Dunkeln über grundsätzliche Fragen, welche die Lebensbedingungen der Menschen in Luxemburg angehen. Als überaus bedenklich sehen déi Lénk die Tatsache, dass eminente Vertreter des Finanzplatzes und von Unternehmerverbänden mit am Verhandlungstisch sitzen. So verwundert es nicht, dass fortschrittliche Vorschläge von LSAP und Grünen in der Steuerpolitik („Reichensteuer“ bzw. Finanztransaktionssteuer) bereits jetzt vom Tisch seien, während die Ankündigung einer weiteren Sparpolitik und einer selektiveren Sozialpolitik nichts Gutes erahnen lassen.

déi Lénk befürchten, dass sich hier eine Politik der weiteren Verschärfung der sozialen Ungleichheiten anbahnt und bedauern, dass wesentliche Basisdaten in Bezug auf die Entwicklung der Einkommensunterschiede der letzten Jahre scheinbar kaum Diskussionsbasis waren.

Für déi Lénk braucht Luxemburg vielmehr ein grundsätzliches Umdenken in der Wirtschafts- und Sozialpolitik:

1. Die öffentlichen Ausgaben müssen gezielt eingesetzt werden im Interesse des Allgemeinwohls. Hierzu gehören wichtige Investitionen in die Realökonomie, die den Wirtschaftsstandort langfristig absichern (z.B. Cargolux), aber auch Investitionen in den Ausbau öffentlicher Dienstleistungen (Schulen, Gesundheit, Kinderbetreuung).

2. Die Löhne müssen gestärkt werden (Anhebung des Mindestlohnes über die Grenze des Armutsrisikos) und der Index muss wieder den Kaufkraftverlust integral ausgleichen.

3. Der moderne Sozialstaat beruht auf dem hart erkämpften Prinzip universeller Rechte, ihn selektiver zu gestalten, bedeutet ihn auszuhöhlen. Übrig bleiben würde eine „Armenpolitik“ des 19. Jahrhunderts.

4. Die „unsichtbare Hand“ des Marktes hat im Wohnungsbau völlig versagt, deshalb braucht das Land öffentliche Wohnungsbauprogramme, welche zusammen mit den Gemeinden nach landesplanerischen Maßstäben umgesetzt werden.

5. Das Arbeitsrecht steht im Visier des großen Patronats. Dabei müssten Mitbestimmungsrechte und Kündigungsschutz konsequent ausgebaut werden. déi Lénk werden deshalb ihren Gesetzesvorschlag zur Verhinderung von unbegründeten ökonomischen Entlassungen in Betrieben, die Gewinne machen (PL 6086), aktiv in die anstehenden Diskussionen einbringen.

 

déi Lénk zu de Verhandlungen en vue vun enger DP-LSAP-déi gréng-Regierung

Während de Koalitiouns-Verhandlungen zwëschen DP-LSAP-déi Gréng wäerten déi Lénk hier Virstellungen a Fuerderungen zu folgenden Themen un déi zukünfteg Regierung stellen:

  1. Demokratie, Verfaasung a Biergerrechter
  2. Sozial Situatioun
  3. Wirtschaft a nohalteg Entwécklung
  4. Wunnen
  5. Steieren an Ëmverdeelung
  6. Bildung an Ausbildung

Haut hu mir virun der Press zum Thema Demokratie, Verfaassung a Biergerrechter Stellung geholl:

Ziel ass et net, d’CSV net méi an der Regierung ze hunn, mee wierklech politesch Verännerungen ze realiséieren.

Mir brauchen eng wesentlech Verfassungsreform déi Schwéierpunkten wéi Trennung vu Kierch a Staat, Gewaltentrennung, Dateschutz, Recht op Informatioun a Selbstbestëmmung, de Schutz vun de Ressourcen an alle sozialen a gesellschaftlechen Errungenschaften an der Verfaassung verankert. All Aktivitéiten vum Geheimdéngscht, historesch an aktuell mussen opgekläert ginn. D’politesch Partizipatioun vun de Bierger muss ausgeweit a verstäerkt ginn. De Staat muss transparent ginn an d’Parlament an déi eenzel Deputéierten gestäerkt ginn.

Das Pressedossier als PDF.

déi Lénk zu den Verhandlungen um eine DP-LSAP-déi gréng-Regierung

 

Die wichtigsten Ergebnisse aus den Wahlen vom 20. Oktober 2013:

 

1. Wichtigstes Ergebnis: Die beiden vormaligen Regierungsparteien CSV und LSAP haben jeweils 3% in jedem der zwei großen Bezirke verloren aus nachvollziehbaren Ursachen:

– Die CSV wurde mit dem Machtmissbrauch durch die “Affären” Wickringen, Cargolux, Bommeleër und SREL identifiziert und geriet gegenüber den anderen Parteien zunehmend in die Isolation.

-Die LSAP und die CSV hatten eine desaströse Sozialbilanz (Indexmanipulationen, strukturelle Rentenreform, budgetäre Austeritätspolitik) zu verantworten, die von den Gewerkschaften -und im Parlament allein von déi Lénk – kritisiert worden war. Die Grünen, die diese Politik toleriert hatten, haben auch linke Stimmen verloren.

Damit geht eine 9 Jahre währende Regierungskoalition von 2 Parteien zu Ende, die während den letzten 30 Jahren 25 Jahre zusammen regiert hatten. Ihr politisches Personal, allen voran ihre Überfigur Juncker, ist generell angeschlagen aus den Wahlen hervorgegangen, auch wenn der LSAP mit Schneider eine Art Palastrevolution gegen die CSV gelungen ist.

2. Von den Parteien mit parlamentarischer Stärke gibt es zwei Gewinner:

-die DP auf der Rechten;

– déi Lénk auf der Linken;

Gewonnen haben also die Liberalen und die gesellschaftskritische Linke.

3. Am globalen Links/Rechtsverhältnis hat sich nichts verändert.

Die CSV bleibt aber mit ca 32% und 35% im Süden und Zentrum die bei weitem stärkste Partei.

Die rechte ADR hat in allen Bezirken verloren.

Das Resultat der kleineren Parteien, die nicht im Parlament vertreten sind, bleibt einzuordnen.

Zur Regierungsbildung:

 

Diesmal war eine Koalition ohne CSV nicht nur möglich. Sie wird offensichtlich jetzt auch umgesetzt, trotz anfänglicher Retizenzen bei der DP, die naturgemäß eher in Richtung einer bürgerlichen Koaliton steuern würde. Offensichtlich spielt dabei der Machtmissbrauch bei der CSV eine wichtige Rolle, die keine Lehren aus den Affären zog und eine Demission der Regierung ablehnte, verstärkt noch durch den Amtsverschleiss bei Jean-Claude Juncker, der 19 Jahre Premier und 30 Jahre Minister war.

Obschon nur zweitstärkste Partei in dieser Koalition, und mit 13 gegenüber 19 Sitzen minoritär gegenüber LSAP und Grünen, die einen eher linken Anspruch erheben, wird die bürgerliche DP aufgrund ihrer Wahlgewinne und der Verluste der zwei anderen Partner den Premier stellen und die Dreierkoalition ideologisch stark unter Druck setzen.

Die DP vertritt dabei sehr klar (wie in ihrem Wahlprogramm ersichtlich) die Forderungen der dominanten Kräfte in der Wirtschaft nach weitgehenden sozialstaatlichen Strukturreformen (Index, Arbeitsrecht, Renten, Sparpolitik, Einführung privater Governance), auch wenn sie angibt, für den sozialen Dialog zu stehen. Auch in den Programmen von LSAP und Grünen, ebenso wie durch die Zuammensetzung ihrer Listen, sind wirtschaftsliberale Inhalte präsent (z.B. die Einführung einer dritten, privaten Rentensäule bei den Grünen). 

Der Ausschluss der CSV von den direkten Schalthebeln der Macht wird zwar als eine politische Revolution empfunden und wohl auch gesellschaftliche Modernisierungsprozesse verstärkt freisetzen.

Aufgrund der Programmatik der Koalitionsparteien und der nötigen 2/3-Mehrheit bei Verfassungsreformen sind diesen Reformprojekten jedoch ohne gesellschaftliche Mobilisierung Grenzen gesetzt.

Die Koalition wird deshalb von Anfang an in einem großen Spannungsverhältnis in allen gesellschaftlichen, wirtschaftlichen und sozialen Fragen stehen.

déi Lénk werden im Parlament offensiv die Interessen der Gewerkschaften, Umweltorganisationen und Bürgerrechtsbewegungen vertreten.

Wir werden in der Opposition den Anspruch auf Veränderung und Umverteilung gegenüber dieser Regierung erheben.

Während den Koalitionsverhandlungen werden wir deshalb zu folgenden 6 Schwerpunkten unsere Vorstellungen und Forderungen öffentlich an die Koalitionäre richten:

  • Demokratie, Verfassung, Bürgerrechte
  • Soziale Lage
  • Wirtschaft und nachhaltige Entwicklung
  • Wohnungsbau
  • Steuern und Reichtumverteilung
  • Bildung und Ausbildung

 

Kapitel 1: Demokratisierung der Gesellschaft

Die Dreier-Koalition weckt bei vielen Menschen die Erinnerung an die letzte Koalition ohne CSV, die in den Jahren 74-79 eine für damalige Verhältnisse weitgehende Modernisierung der Gesellschaft mit sich brachte. Die Hoffnungen vieler Menschen heute knüpfen an diese historische Erfahrung an und es wird eine demokratische Erneuerung erwartet. Die Summe der rezenten Skandale, die zu den Neuwahlen führte und die nach einem vielbeschworenem Neuanfang riefen, bedeuten aber vor allem eine Verpflichtung für die neue Regierung, die nach neuen Lösungen suchen muss. 

déi Lénk machen sie anhand dreier Themenkomplex aus:

  1. Die öffentliche Erarbeitung einer neuen Verfassung.
  2. Die Entwicklung eines neuen Begriffes von Politik.
  3. Das Verhältnis von Bürgern und Staat.

Will die Ankündigung von einem „Neuanfang“, einem dezidiertem „Fenster-Aufreißen“ und einer grundlegenden  „Staatsreform“ nicht bloße Rhetorik bleiben, so bedarf diese Koalition grundlegender Reflexionen, die zu einem wirklichen Paradigmenwechsel führen.

Das politische Ziel kann nicht heißen, die CSV aus der Regierung zu jagen, sondern eine demokratischere Politik einzuleiten. Scheiterte diese Koalition bereits in ihrem Regierungsabkommen hieran, würde sie ihre eigene Existenzberichtung in Frage stellen.

Die öffentliche Erarbeitung einer neuen Verfassung

 

Die luxemburgische Verfassung stammt aus dem 19. Jahrhundert und atmet dessen Geist. Eine demokratische Verfassung des 21. Jahrhunderts muss breit in der Öffentlichkeit diskutiert werden mit allen Möglichkeiten, die einer offenen Debatte zustehen, sie verändern zu können.

Dabei müssen zentrale Fragen und Herausforderungen des 21. Jahrhunderts diskutiert und geklärt werden:

Trennung von Kirche und Staat; Staatsform und Staatschef, Gewaltentrennung, Verfassungsgericht, Rolle des Staatsrates, Informationsrechte, Datenschutz, Selbstbestimmungsrechte über seinen eigenen Körper, sozialstaatliche Rechte, natürliche Ressourcen, Allgemeingüter und öffentliche Dienstleistungen.

Eine weitgehende Verfassungsreform, die mehr ist als reines Facelifting, braucht nicht nur eine Debatte sondern eine gesellschaftliche Dynamik, da die CSV eine Sperrminorität im Parlament besitzt.

 

Die Entwicklung eines neuen Begriffs von Politik

 

Die unterschiedlichen Skandale der vergangenen Jahre haben zu einem Vertrauensverlust in die Politik geführt und haben eine dubiose und nebulöse Praxis der Machtausübung offen gelegt. Ein wirklicher Neuanfang ohne die Partei, welche die letzten 34 Jahre an der Macht war und die die politischen Strukturen des Landes prägte, bedeutet deshalb auch der Politik neue Regeln zu geben, die klar mit einer obskuren Praxis der Vergangenheit brechen.

  • Die politischen Mitsprache- und Initiativrechte aller BürgerInnen müssen ausgeweitet werden. Deshalb brauchen wir u.a. eine neue Gewichtung und Bedeutung der “Citoyenneté”. (Öffnung des Wahlrechts für Ausländer, Herabsetzung des Wahlalters auf 16 Jahre, ein einziger nationaler Wahlbezirk, lokale und nationale Referenden).
  • Das Parlament wird gewählt, in ihm sitzen die Vertreter des Volkes und es stellt formal die erste Gewalt des Staates dar. Es gilt sowohl seine Kontrollfunktion gegenüber der Regierung als auch seine Initiativrechte auszuweiten. Deshalb bedarf das Parlament auch entsprechender Mittel.
  • Der Parlamentarier übernimmt während einer Dauer ein ihm vom Volk auferlegtes Mandat. Dieses Mandat kann ihm bei Wahlen entzogen werden. Dieses grundsätzliche demokratische Prinzip widerspricht der Vorstellung eines Berufspolitikers. Déi Lénk wehren sich heftig gegenüber der Technokratisierung der Politik und sehen in ihr eine große Gefahr.
  • Der Gefahr einer Verfilzung der Politik muss entschieden entgegengearbeitet werden (Offenlegung von evtl. Interessen, Begrenzung der Mandatsdauer).

 

Verhältnis von Bürgern und Staat

 

Ein demokratischer Neuanfang beinhaltet notwendigerweise das Verhältnis von Bürgern und Staat neu zu denken. Die vergangenen Jahre waren auch gezeichnet von einem intransparent agierenden Staat einerseits und Institutionen andererseits, die auf nicht hinnehmbare Weise die Privatsphäre von Menschen bespitzelten.

  • Der Zugang zu Informationen für alle BürgerInnen muss transparent gestaltet werden (Beispiel Hamburger Transparenzgesetz).
  • Der Schutz persönlicher Daten muss verstärkt gewährleistet und das Recht auf informationelle Selbstbestimmung gestärkt werden.
  • Jedwede Gesinnungsschnüffelei muss unterbunden werden.
  • die restlose Aufklärung aller historischen und aktuellen geheimdienstlichen Aktivitäten.
  • Ein Whistleblowergesetz einführen, das Menschen schützt, welche Vergehen aufdecken.

 

Für eine grundsätzliche Wende in der Wohnungspolitik

Wir haben diesen Ort für unsere Aktion über die Wohnungsfrage ausgesucht, weil er ein blendendes Beispiel dafür ist, wie es nicht gemacht werden darf. Der Staat renoviert ein ganzes Viertelteil und versteigert es scheibchenweise und meistbietend an die Reichen. Das Projekt des „Fonds de Rénovation de la Vieille Ville“ an diesem Ort treibt die Immobilienpreise in schwindelerregende Höhen. Ein solches Verhalten der öffentlichen Hand – in diesem Fall des Staates und nicht der Stadt Luxemburg – ist skandalös und öffentlich verurteilt.

Wir wollen im Folgenden aber die Gesamtheit der Wohnungsbaufrage ansprechen und nochmals unsere Alternativen darlegen. Die Forderung nach bezahlbarem Wohnraum steht auf jedem Plakat in jedem Wahlprogramm. Einen glaubhaften Weg zum bezahlbaren Wohnraum steht nur in einem Wahlprogramm, dem von déi Lénk.

1.   Wohnpreise und Einkommen

Die Mietpreise für Wohnungen sind zwischen dem 1. Trimester 2012 und 2013 um 8,81% gestiegen. In der Krise. Die geforderten Mietpreise für eine Wohnung mit 2 Schlafzimmern sind im 2. Trimester 2013, 1390€ mit 3 Schlafzimmern 1873 €. Der Mindestlohn (brutto) ist nach dem 1. Oktober 1921€ (unqualifiziert) und 2.300 € brutto. Zählt man die Wohnnebenkosten hinzu, dann braucht eine Familie einen Mindestlohn für die Finanzierung der Wohnung. So meldet der „observatoire de l’habitat“, dass 16.000 Haushalte zu eng wohnen und 18.000 im „surrégime financier“, d.h. sie zahlen mehr als sie sich eigentlich leisten können.

Im europäischen Vergleich sind die Armen Luxemburgs im allgemeinen besser gestellt. So geben fast alle Haushalte an, dass sie sich immerhin eine Mahlzeit mit Fleisch (oder Äquivalent) an jedem 2. Tage leisten können. Im Wohnbereich stimmt das nicht: 66,4% der armen Haushalte geben an, dass für sie die Wohnkosten schwer erträglich sind, gegenüber 48,7% im europäischen Durchschnitt (15 Länder). 57,3 der Alleinerziehenden geben in Luxemburg dieselben
Schwierigkeiten an, in Europa (15) sind es nur 45,3%. 

2. Zahlen zum öffentlichen Wohnungsbau – die Kritik von déi Lénk

Ein couragierter hoher Staatsbeamter aus dem Wohnungsbauministerium, demissionäres Mitglied des Verwaltungsrates des „Fonds du Logement“ hat es auf den Punkt gebracht: Im Zeitraum 2002-2012 baute der Fonds du Logement jährlich durchschnittlich 63 Wohnungen, davon nur 27,5 Mietwohnungen. Die SNHBM machte es etwas besser. In fast 35 Jahren baute der Fonds du Logement nur 1703 Mietwohnungen. Die öffentlichen Wohnungsbaugesellschaften sind viel zu schwach aufgestellt. Die neuerdings vom Wohnungsbauminister ankündigten Baupläne entbehren jeder realistischen Grundlage und sind nicht zeitlich festgelegt.

Es ist eine Illusion zu glauben, wie die Liberalen es (kaum noch) glauben, dass der Markt die Situation regeln kann. Der Wohnungsmarkt ist kein Markt wie ein anderer, eine Wohnung ist keine Ware, wie eine andere. Das Gesetz von Angebot und Nachfrage ist pervertiert. Wenn ein europäisches Auto zu teuer ist, kann man ein koreanisches oder rumänisches kaufen. Man kann keine koreanische oder rumänische Wohnung kaufen oder mieten. Der Wohnungsmarkt hängt immer noch an vorkapitalistischen Zuständen, wie der Grundrente. Es ist ein gefesselter Markt.

3.   Die Alternative ist der massive öffentliche Wohnungsbau

déi Lénk treten dafür ein, dass die öffentlichen Wohnungsbauprogramme drastisch erhöht werden und haben berechnet, dass der Wohnungsbau – zählt man den privaten und den öffentlichen zusammen – 6.500 Einheiten pro Jahr zählen muss, um dem aktuellen Mangel und der demografischen Entwicklung gerecht zu werden. Die bestehenden Gesellschaften müssen ausgebaut, andere, regionale und lokale müssen hinzu kommen.

Der öffentliche Wohnungsbau ist kein „Defizitgeschäft“. Öffentliche Mietwohnungen bringen Mieten ein, auch wenn sie reguliert und gestaffelt sind, die die Investierung amortisieren. Der Wohnungsbau ist konjunkturfördernd, arbeitsintensiv und außerordentlich diversifizierend, genau das alles, was das Land in diesen Zeiten braucht.

Ohne resoluten Kampf gegen die Bodenspekulation ist eine Lösung der Wohnungsmisere nicht zu finden. Wir sollten darüber nachdenken, wie man auf lokalem oder regionalem Plan eine öffentliche Katasteranalyse vornehmen kann, aus der man präzisere Wohnungsbauvorschläge ableiten kann, die nicht einfach daraus bestehen, einfach die Erweiterung der Perimeter anzustreben, die der Zersiedlung Vorschub leisten.

Öffentlicher Wohnungsbau ist für uns kein Wohnungsbau für die „Armen“, sondern für die „Normalen“. Haushalte in extremer Prekarität brauchen zusätzlich besondere Maßnahmen, wie es z.T. bereits durch die „Wunnengshëllef“ getan wird.

4.   Die Bremsen der Tabus und die Verantwortung der Gemeinden

Viele Gemeinden wollen keinen öffentlichen Wohnungsbau, weil sie glauben, sie ziehen damit arme Familien an, die sie nicht wollen. Abgesehen davon, dass die „gentrification“, (die Sorge chic zu sein und nur wohlhabende Schichten in der Bevölkerung zu haben und die Haushalte mit bescheidenem Einkommen zu verdrängen) eine Einstellung ist, die zu verwerfen und zu bekämpfen ist, beruht sie auch auf einer Illusion. Auch in Luxemburg braucht es öffentlichen Wohnungsbau, nicht für die ärmsten der Armen, sondern für die „Normalen“. In den Niederlanden, dem liberalsten Land Europas,  sind 32% der Wohnungen öffentliche Mietwohnungen, in Frankeich immerhin noch 17%, in Luxemburg weniger als 2%. Das kann nicht so weitergehen.

Die Gemeinden fühlen sich durchwegs nicht für öffentlichen Wohnungsbau verantwortlich. Sie verweisen auf Fonds du Logement und SNHBM. Das muss sich ändern. Deshalb fordert déi Lénk, dass es das Ziel sein muss, dass jede Gemeinde über 10% öffentliche Wohnungen verfügt. Um das auch zu erreichen, soll die Dotation (die Transferts von Geldern vom Staat an die Gemeinden) teilweise von dieser 10%-Richtlinie abhängig gemacht werden. Auch der kommunale Wohnungsbau, würde er denn stattfinden ist kein Verlustgeschäft, im Gegenteil: er wird zu 70% subventioniert. Die Gemeinden, die Mietwohnungen besitzen, verdienen Geld daran.

Ebenso fordert déi Lénk, dass die fakultativen Bestimmungen des Wohnungspaktgesetzes, dass die leer stehenden Wohnungen und das brachliegende Bauland viel stärker besteuert werden können, obligatorisch und verallgemeinert werden. Das kann zu einer gewissen Entspannung auf dem Markt führen. Es handelt sich um abertausende Immobilien.

5.   Besser Wohnen und Leben

déi Lénk werden sich in nächster Zeit verstärkt mit den Rechten der Mieter befassen indem wir uns auch direkter an sie wenden, eine Mietobergrenze fordern, die obligatorische Einschreibung des Wohnungswerts in die Mieterträge und die Aktivierung auf Aufwertung der Mietkommissionen fordern. Eine besondere Aufmerksamkeit wird dabei der Unterstützung der Alleinerziehenden gelten.

déi Lénk fordern die Altbausanierungen auch für Mietwohnungen und eine Reform des Energiepasses.

Wir werden für den gesetzlichen Schutz neuer Formen des Zusammenwohnens eintreten und auch für Wohnrechte für junge Menschen eintreten.

Es geht aber nicht nur um Forderungen gegenüber Staat, Gemeinden, Promotorenlobby und Spekulanten. Es bedarf einer breiten Diskussion über ein besseres Leben in unseren Städten und Ortschaften. In dieser Diskussion sind manche Tabus zu durchbrechen.

Die städtische Lebenskultur, die in Luxemburg keine große Tradition hat, muss einen Paradigmenwechsel erfahren. Stadtzentren müssen lebenswert sein, kulturell, ökologisch, kinderfreundlich, architektonisch bezaubernd und nicht nur kommerziell anziehend und businessdominant. In dieser Frage ist schöpferische Imagination gefordert und der werden wir uns stellen.

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