Nouveau PAG – la fin du laisser-faire ?

Zu Gast am Land

Le passage de 85.128 à 110.499 habitants entre 2006 et 2016; l’augmentation du nombre d’emplois de 123.622 en 2005 à 150.127 en 2012; 51% des ménages constitués d’une seule personne; 70% de résidents non luxembourgeois; 45% des enfants ne fréquentant pas les écoles communales, voilà quelques chiffres-phares tirés des études préparatoires du nouveau plan d’aménagement général (PAG) de la Ville de Luxembourg. Ils témoignent du déficit de logements par rapport aux emplois, du manque d’habitat familial, de l’impact de la population internationale de la Ville et de la perte de vitesse de l’école publique. Ces chiffres – et bien d’autres encore – figurant dans ces études, demandent à être analysés plus en détail. Pour établir ces études, un immense travail a été accompli par les services de la Ville et par les consultants externes afin de répondre aux conditions légales de mise en place d’un nouveau PAG.

Un déficit démocratique

En revanche, les efforts des responsables politiques de la Ville pour informer et impliquer les conseillers communaux et les citoyens n’ont pas été à la hauteur de ce travail.

Les conseillers communaux ont été informés bien trop tardivement et non impliqués dans l’élaboration du nouveau PAG: après 6 réunions de la Commission du Développement durable de la Ville entre le 3 mai et le 7 juin 2016, plus de 300 fichiers leur ont été adressés le 8 juin, soit 5 jours avant le vote sur la mise en procédure du nouveau PAG. Il leur était dès lors impossible d’étudier en détail tout ce qui leur était soumis. Or de nombreux documents non frappés du sceau de discrétion étaient terminés bien avant et ils auraient pu être communiqués beaucoup plus tôt.

Quant à l’implication des citoyens, des « réunions de dialogue »  avaient été organisées  en 2014 en guise de préparation du nouveau PAG. Pourtant lors de ces réunions très bien fréquentées, la discussion a été cantonnée à l’organisation interne des quartiers. Par contre la question essentielle de la croissance de la Ville et l’exigence qui en résulte pour les politiques de logement, de transport et d’énergie, n’y ont guère été abordées.

Les conclusions de ces réunions n’ont jamais été discutées dans les commissions consultatives de la Ville ou mises à l’ordre du jour du Conseil communal. Depuis lors et jusqu’aux réunions d’information qui ont eu lieu entre le 20 et le 30 juin 2016 , les citoyens n’ont plus été sollicités. À l’instar des conseillers communaux, ils ont finalement été submergés d’informations et invités à introduire leurs réclamations endéans les trente jours prévus par la législation.

Il est vrai qu’au « Biergercenter », chacun pouvait s’informer individuellement, mais tout cela ne ressemble pas vraiment à un modèle de dialogue démocratique.

La croissance fulgurante de la Ville, défi essentiel …

Dans l’hypothèse maximale, la Ville évoluera de 110.500 habitants en 2016 à 126.000 en 2020 et à 174.000 en 2030. Une progression maximale des emplois de 160.000 en 2016 à  225.000 en 2020 et à 263.000 en 2030 est prévue.

Ces chiffres montrent un déséquilibre flagrant entre le nombre d’emplois et celui des habitants. Il en résulte un volume croissant de navetteurs et donc un trafic entrée-sortie en constante augmentation.

Personne au Conseil communal ne conteste plus aujourd’hui que la promotion du logement en Ville doit être une priorité. En revanche, pratiquement tous les conseillers soutiennent la très forte croissance, dont le déficit en logements et l’augmentation parallèle du trafic automobile sont pourtant les corollaires. Depuis que les Verts sont au gouvernement, plus aucun parti politique, sauf déi Lénk, ne met en question cette forte croissance, considérée comme essentielle pour maintenir notre modèle social. L’argument que malgré cette forte croissance, les inégalités se creusent et que 16,4% de nos concitoyens sont actuellement soumis au risque de pauvreté, n’est pas entendu. L’autre issue, qui vise à mieux répartir les revenus et les richesses plutôt que de courir après une croissance infinie, dont de moins en moins personnes se partagent les fruits, est tabouisée par les libéraux au pouvoir.

On peut invoquer que la question de la croissance et de ses risques pour la qualité de vie dépasse le cadre du nouveau PAG. C’est vrai, mais il faut voir que depuis le début des années 1990, point de départ de l’expansion massive de la place financière, la croissance au niveau national s’est traduite plus fortement encore à Luxembourg- Ville  – et qu’elle y a été très mal gérée.

Les majorités successives au Conseil communal l’ont encouragée tant qu’elles pouvaient: taux multiplicateur plancher de l’Impôt commercial communal (ICC); création de ZAC à profusion; laisser-faire vis-à-vis de la propagation massive de surfaces de bureaux dans les zones d’habitation. Les conséquences sont connues: le recul des espaces naturels aux abords de la ville, l’accroissement de plus en plus insupportable du trafic automobile, la déstructuration de nombreux quartiers en un amalgame incohérent sans véritable centre ni espace de convivialité et la flambée des prix de l’immobilier qui, faute d’une politique de logements sociaux et à prix abordables, a fait partir les jeunes et les familles à revenus faibles et modestes.

Le développement de la Ville aux mains du marché

La “stratégie” de croissance débridée des 35 dernières années a été essentiellement dictée par le dogme du “laisser-faire-le-marché” des libéraux, qui dirigent cette Ville depuis des décennies. Mais cette façon d’agir semble aussi avoir arrangé les édiles du CSV, souvent alliés au DP au sein du Collège échevinal. Quant aux Verts, ils ne s’y sont pas opposés non plus au cours des 11 dernières années. En raison de ce laisser-faire, le développement de la ville a été marqué par les intérêts immédiats des promoteurs et des affairistes, qui raisonnent surtout dans le court terme.

L’exemple du Ban de Gasperich, où le nombre de logements dépend finalement des choix économiques du promoteur et où des infrastructures routières adaptées font toujours défaut; l’exemple du plan d’aménagement particulier (PAP) Kennedy Sud – Zone A1, voté le 21 mars dernier au Conseil communal, qui laisse au promoteur la marge d’aménager dans les futures tours entre 165 et 309 unités de logement; ou encore l’exemple du  projet « Royal Hamilius », qui remplace la gare d’autobus au Centre-Ville – un atout formidable pour les transports en commun – par un complexe commercial de luxe, sont parlants à cet égard.

Vers un changement de cap avec le nouveau PAG ?

Le nouveau PAG lancé dans la procédure d’adoption, contient de nombreux éléments positifs et des améliorations importantes, qui vont dans le sens d’une planification du développement. Il faut remarquer pourtant que ces éléments de planification ont été imposés par la loi et ne sont pas dus à l’initiative du Collège échevinal. C’est notamment le cas pour la “Strategische Umweltprüfung” (SUP), qui permet d’inscrire des servitudes et des compensations dans le PAG, ou encore pour le schéma directeur, qui doit être établi pour chaque nouveau quartier. Un tel schéma définit les objectifs de développement du nouveau quartier, sa densité, ses fonctions, son efficience énergétique et ses relations avec d’autres quartiers; il formule un concept de mobilité; il évalue combien de nouveaux logements pourront y être construits ; il réserve des  terrains pour des infrastructures scolaires ou pour le commerce de proximité, etc. , facilitant ainsi la mise en oeuvre d’un futur PAP.

Le nouveau PAG pourrait donc changer le cours des choses, à condition que la majorité actuelle rompe avec l’esprit du laisser-faire traditionnel.  Sinon, le nouveau PAG n’aura été  qu’un pur exercice administratif d’adaptation de l’ancien Plan Joly à la réglementation et au nouveau langage imposés par la loi.

Une véritable stratégie de développement est indispensable …

Le non-élargissement du périmètre d’agglomération dans le cadre du nouveau PAG doit sans doute être salué: le périmètre actuel comporte encore 27% (550 ha) de réserves foncières constructibles. Néanmoins, les prévisions d’expansion économique jusqu’en 2030 font prendre conscience de plusieurs évidences:

– La croissance extrême que le nouveau PAG est supposé gérer, entamera davantage encore les espaces naturels restants. La discussion actuelle autour du “Schëttermarial” montre qu’il faudra réexaminer les terrains ayant fait l’objet d’une SUP précédemment.

– La forte demande de logements, qui ira de pair avec la croissance prévisible de la population, augmentera encore la pression sur les prix et les loyers.

– Le saut au-delà de 150.000 habitants engendrera des équipements collectifs d’une nouvelle envergure.

– A défaut d’un changement fondamental au niveau du modal split, les flux de trafic sur les grands axes deviendront ingérables. On passerait en effet de 730.000 déplacements par jour actuellement à plus de 1 million en 2030.

Il résulte de tout cela que l’élaboration d’un modèle de développement pour la Ville, comportant des objectifs, des moyens et des méthodes à court, moyen et long terme, devient indispensable pour faire face aux besoins en logements et en infrastructures, pour préserver les zones naturelles non compensables sur le territoire de la Ville et pour réduire massivement le trafic automobile au profit des transports en commun et de la mobilité douce.  À l’intérieur de ce modèle, il  faudra prêter une attention particulière à la construction de logements sociaux et à coût abordable.

… mais elle est loin d’être acquise

Si la majorité actuelle au Conseil communal se résout enfin à mettre en avant la construction de logements, encore faudra-t-il qu’elle exerce la pression nécessaire sur les propriétaires et les promoteurs, qui détiennent 90% des terrains constructibles, afin qu’ils mettent à disposition leurs terrains et qu’ils réalisent les PAP votés.

Or les déficiences de la politique récente du Collège échevinal en matière de logement sont manifestes. Ainsi notamment:

– le PAP de la Place de l’Étoile, approuvé par le Conseil communal en juillet 2010, n’a toujours pas été mis en exécution et la Ville n’intervient pas avec les moyens que la loi met à sa disposition ;

– la Ville construit certes quelques logements sociaux par-ci,-par là et elle respecte le minimum légal des 10% de logements à coût modéré dans les PAP qui dépassent le ha, mais cela ne change rien à la pénurie manifeste de logements en ville pour des ménages à revenu faible ou moyen;

– pour mobiliser les anciennes friches industrielles à Pulfermühl et à Mühlenbach/ Rollingergrund, la majorité communale a fait reclasser celles-ci en terrain à bâtir, décuplant ainsi leur valeur. Elle permet ainsi aux anciens industriels de vendre leurs terrains à prix d’or et de financer leur décontamination. En fin de compte, ce sont les acquéreurs des logements qui y seront construits et non le pollueur qui payeront la décontamination. Sous ces conditions de prix, on ne pourra pas y réaliser du logement social ou un projet de logement coopératif.

En matière de mobilité, la récente politique de la majorité échevinale accuse aussi des déficits:

– Il est significatif que le règlement des bâtisses réformé, qui accompagne le nouveau PAG, prévoit toujours un minimum obligatoire d’emplacements de stationnement sur la propriété, cela malgré le fait qu’une telle mesure attire le trafic et renchérit la construction.

– Le tram, décrit comme la “grande machine” permettant de s’attaquer au problème du trafic constitue certainement une belle avancée. Mais il ne résoudra pas tout seul les problèmes de mobilité en Ville. Le réseau des autobus aura un rôle capital à jouer dans le changement du modal split. Or un concept pour de meilleures liaisons transversales entre les quartiers fait défaut. Quant à la mobilité douce, la promesse de mettre en place un réseau de pistes cyclables cohérent se heurte régulièrement à l’objectif prioritaire de prévoir suffisamment de place pour le trafic automobile et le stationnement des voitures des deux côtés de la rue. On est loin de prévoir systématiquement une piste cyclable lorsqu’une rue est réaménagée. Sous ces conditions, peu de cyclistes risqueront leur vie !

Les doutes au sujet d’un véritable changement de politique sont encore nourris par les prises de position de la Bourgmestre lors des 6 réunions d’information sur le nouveau PAG.

En substance,

– tout le monde devrait s’estimer heureux de bénéficier d’une forte croissance;

– les décideurs économiques et non le Conseil communal et le Collège échevinal déterminent la croissance de la ville et le nouveau PAG doit permettre de répondre favorablement à  leur demande;

– un taux multiplicateur minimal de l’ICC permet d’attirer les entreprises;

– ce sont les entreprises qui décideront combien d’emplois seront logés dans un immeuble;

– le marché, (= le promoteur/propriétaire respectif) décidera, quand quel type de logement sera construit;

– nous vivons dans un Etat de droit, interdisant toute expropriation, sauf pour des raisons d’utilité publique, c’est-à-dire pour la construction d’une route ou l’implantation d’une institution européenne (sic).

D’un tel point de vue

– le PAG n’apparaît pas comme un instrument de planification permettant de mener une politique active de développement de la Ville, mais plutôt comme un moyen de gestion passive d’une croissance, qu’il faut être prêt à accueillir à bras ouverts;

– les problèmes résultant de cette croissance, que sont le trafic automobile massif et la disparition d’espaces naturels, sont plutôt des dommages collatéraux qu’on essaiera de limiter dans la mesure du possible, mais qu’il faudra assumer face aux problèmes plus importants qui proviendraient d’une diminution de la croissance;

– la responsabilité pour le logement n’incombe pas aux décideurs politiques, mais au marché, c’est-à-dire aux promoteurs. D’ailleurs l’utilisation future des terrains appartenant à la Ville pour réaliser de grands projets de logement social ou coopératif n’est nulle part prévue dans le nouveau PAG, même pas pour ceux de l’ancien stade ou du centre de recyclage à la route d’Arlon, qui seront disponibles avant 2020;

– une mise en œuvre des moyens de la loi « Pacte logement » du 27 octobre 2008 que sont le lancement d’une procédure d’expropriation ou la taxation des terrains non bâtis, affectés à la construction depuis 3 ans, n’est pas envisagée.

Le PAG, instrument visant à promouvoir l’intérêt général et la qualité de vie

Cette conception très restrictive de la vocation du PAG s’oppose à  l‘article 2 de la loi du 28 juillet 2011 sur l’aménagement communal et le développement urbain, qui charge les communes de la “mission de garantir le respect de l’intérêt général en assurant à la population de la commune des conditions de vie optimales par une mise en valeur harmonieuse et un développement durable de toutes les parties du territoire communal”.

Or ignorer la problématique de la croissance illimitée et penser qu’on pourra continuer à gérer à court terme à travers le libre jeu du marché le développement de la Ville, peut aujourd’hui être considéré comme une attitude irresponsable de la part d’un homme ou d’une femme politique. Les citoyens qui ont assisté nombreux aux 6 réunions d’information, semblent davantage conscients des limites de la croissance. Ils redoutent en effet une perte manifeste de leur qualité de vie.

Il faut regretter aussi que le nouveau PAG ne regarde pas au-delà du pourtour communal et que le Collège échevinal n’ait pas voulu attendre la publication des plans sectoriels remis à jour. Cela d’autant plus que les mesures de compensation issues des SUP nécessiteront une coopération avec les communes voisines, si des terrains pour ces mesures font défaut sur le territoire de la Ville.

Il est indispensable que le nouveau PAG tienne compte des engagements de réduction des gaz à effet de serre pris par le gouvernement lors de la COP21 à Paris et que la Ville développe à cet effet une stratégie énergétique durable. Il ne suffit pas de se remettre ici au bon vouloir d’ENOVOS/CREOS, qui a même refusé jusqu’à présent d’informer valablement la Ville au sujet de la consommation d’énergie sur son territoire.

Au niveau social, il est inadmissible de rester en attente d’un développement souhaité et de laisser au marché le soin d’en déterminer les composantes. Une telle démarche politique ne sert que les intérêts de ceux qui ont réussi à tirer vers eux la couverture de la croissance.
La majorité au Conseil communal insiste certes que dans les zones d’habitation et les zones mixtes du nouveau PAG, un pourcentage minimum sera réservé au logement. Mais elle ne s’engage pas à y assurer une mixité sociale minimale. Elle ignore donc délibérément les prix prohibitifs du logement en Ville et la fâcheuse tendance des promoteurs de construire essentiellement pour les acheteurs solvables et elle tolère que les jeunes et les familles à revenus moyens et faibles soient éliminés du territoire de la Ville. Elle ne veut pas admettre qu’à défaut d’une politique résolue pour le logement social et coopératif, ce processsus, déjà engagé depuis plusieurs années, s’accentuera encore à l’avenir.

 Changer de politique !

Le nouveau PAG est un instrument fondamental permettant de diriger l’évolution de la Ville pendant les 25 prochaines années. Il est essentiel de faire les bons choix dans le long terme et de les assumer à travers une politique conséquente. Mettre en question la croissance illimitée et assurer la mixité sociale dans la Ville sont deux impératifs primordiaux dans ce cadre.

Il est à craindre que la majorité qui est actuellement aux leviers de la Ville, ne se décide pas à “faire le saut” et qu’elle s’obstinera à poursuivre la politique libérale du passé, qui  laisse le marché décider du développement de la Ville.

Cela conduira sans doute à des ruptures sociales graves et à une perte de qualité de vie pour tous.

Encadrés graphiques et photos

Guy Foetz, membre de la Coordination Nationale

Brexit – une chance pour Luxembourg ?

La parole à l’opposition (Lëtzebuerger Gemengen)

Il y a  trois semaines les électeurs britanniques ont voté pour la sortie de l‘Union Européenne. Nous sommes encore loin d’avoir vu toutes les conséquences de ce vote, pour le Royaume-Uni et pour l’Europe. Mais il est peut-être temps de voir ce que cela peut signifier pour le Grand-Duché.

Le 30 juillet, à la Chambre, Xavier Bettel a affirmé que face au Brexit « il n’y aucune raison de se réjouir ». Mais il a aussi fait savoir que le Royaume-Uni se trouvait depuis longtemps « sur le radar du Luxembourg ». Il semble que ces derniers temps, Luxembourg for Finance, dont le rôle est de promouvoir la place financière, ait effectué pas moins de 18 voyages à Londres.

Le Luxembourg participe donc à la chasse aux banques ou fonds susceptibles de déménager tout ou une partie de leurs opération de Londres. Ce faisant, il ne fait pas pire que Paris, Francfort, Dublin, Amsterdam, mais pas mieux non plus. La cerise sur le gâteau étant l’ambition de dénicher le siège  de l’Autorité bancaire européenne. Comme siège de l’ABE, on peut penser à des pays ayant des pattes plus blanches en matière de pratiques financières.

Tout cela relève donc de l’Europe de la finance. Mais il  y a une autre façon d’aborder le Brexit, en partant des besoins des gens. Des citoyens britanniques qui vivent en Europe ou ceux d’autres pays qui vivent en Grande-Bretagne. Par exemple les 6.000 britanniques qui vivent ici. La nouvelle patronne à Londres, Theresa May, s’est distinguée en refusant de garantir la sécurité de résidence aux citoyens européens vivant outre-manche, les considérant comme des pions à échanger dans des négociations futures. C’est indigne.

Il faut donner à tous ceux, d’un côté ou de l’autre de la manche, qui se trouvent pris dans un engrenage qu’ils ne maîtrisent pas, la garantie de pouvoir continuer à résider dans le pays où ils se trouvent. Une déclaration de M. Bettel dans ce sens serait un plus pour les bonnes relations entre les peuples – et la réputation du Luxembourg – au lieu d’aller à la chasse de quelques banques supplémentaires.

 

D’Leit wiere sech

Tribune libre RTL Radio/Radio 100,7

„Dat ass dach alles egal. Déi maache souwisou wat se wëllen. Mier hu scho laang näischt méi ze soen.“

Dës oder sou ähnlech Ausdréck vu Frustratioun héiert een ëmmer méi dacks an Diskussiounen.

Mä ass dat da wierklech esou?

D’läscht Woch sinn an der Stad iwwer 9000 Leit op d’Strooss gaangen. Se hu manifestéiert fir d’Opwäertung vun de Gesondheets- a Sozialberuffer, fir d’Unerkennung vun hire Studien a fir anstänneg Aarbechtskonditiounen.

An dësen Donneschden ass schonn erëm eng Maniff geplangt. Och do geet et em d’Respektéiere vu minimalen Aarbechtskonditiounen, em dat fundamentalt Streikrecht a géint Sozialdumping.

A wat leeft iwwerhaapt a Frankräich? Do demonstréiere säit Méint am ganze Land 10 Dausenden an Honnertdausende vu Leit, virun allem Jonker, géint eng geplangte Reform vum Aarbechtsgesetz. Se sinn op der Strooss fir e staarke Kënnegungsschutz an domat géint allgemeng sozial Onsécherheeten an eng Hoffnungslosegkeet, déi sech a ville Länner ënnert de jonke Generatioune breet mécht.

A propos Jonker: Erënnert der Iech, Abrëll 2014? 17 000 Schüler a Studenten hunn sech géint finanziell Kierzunge mobiliséiert, an dat am klenge Lëtzebuerg ouni ausgepräagte Streikkultur.

Gesitt Der, wat ech gesinn?

D’Leit wiere sech. An jo, der kënnt elo soen: Frankräich – gëtt do net all Dag vun iergendengem géint iergendeppes demonstréiert? An effektiv hunn eis Noperen nach ëmmer gär gestreikt. Mä dat mat Rescht an Erfolleg! Well duerch esou massiv Demonstratiounen, wéi se elo grad erëm stattfënnt, gouf scho méi wéi ee Projet, dee sozial Verschlechterunge fir d’Allgemengheet mat sech bruet hätt, verhënnert.

D’europäesch Kommissioun, sou wéi vill europäesch Länner, vir bäi Lëtzebuerg, ginn sech all Méi eng neoliberal Politik no vir ze dreiwen, déi haart erkämpfte sozial Rechter um Altor vun de Beneficer affert. D’Patronat wittert seng Chance a bréngt ëmmer méi onerhéiert Fuerderungen op den Dësch. Souguer de Mindestloun gouf scho prinzipiell a Fro gestallt.

An der Chamber kämpfen déi 2 Vertrieder vun déi Lénk oft eleng géint 58 anerer em eis sozial Rechter. Dat Kräfteverhältnis ass net repräsentativ. Well a Wierklechkeet si mir d’Majoritéit. Déi 9000 Leit vu leschter Woch, déi 17 000 Studenten, déi 2000 Leit, déi eleng zu Lëtzebuerg géint Fräihandelsaccorden CETA an TTIP demonstréiert hunn, mir alleguer hunn d’Soen.

Et ass net wouer, dass „déi do uewen“ maache kënne wat se wëllen. D’Medaile vum Protest huet 2 Säiten: wiele goen an aktiv Astoe fir déi eege Rechter. Wa mer Béides richteg notzen, dann hunn „se“ guer keng Chance.

Passt op, d’Leit wiere sech!

LuxLeaks: Von Krümeln und systemischer Ungerechtigkeit

Zu Gast am Land

Beim sogenannten LuxLeaks-Prozess, bei dem ausschließlich zwei Whistleblower (lanceurs d’alerte) und ein Journalist auf der Anklagebank sitzen, wird der eigentliche Hintergrund des Verfahrens meist vergessen: Es geht um die Veröffentlichung eines umfangreichen Systems von Steueroptimierung und Steuerhinterziehung durch multinationale Konzerne mit aktiver Hilfe fast sämtlicher OECD-Staaten.

Laut Anklageschrift geht es scheinbar um Diebstahl. Doch wer ist der Dieb? Diejenigen, die die Missstände ans Licht der Öffentlichkeit brachten? Oder sind es nicht doch eher die Konzerne, die riesige Gewinne erwirtschaften und fast keine oder gar keine Steuern zahlen, während jeder normale Bürger, Lohnabhängige wie Klein- und Mittelunternehmen, seinen Beitrag leistet? Solche Konzerne und Finanzkartelle bestehlen die Staaten und die Bürger, doch über diesen Tatbestand des organisierten Diebstahls wird einfach hinweg geschaut, trotz offensichtlicher Ungesetzlichkeiten.

Dabei wäre es eigentlich nur normal, dass auch Konzerne und Superreiche ihren fairen Beitrag zur Finanzierung der öffentlichen Infrastrukturen – wie Bildung, Gesundheit, Sozialsysteme und Verkehrswege – leisten, die sie ja auch völlig selbstverständlich nutzen.

Das tun Konzerne wie Google, McDonald‘s, Amazon, Ikea, Starbucks und einige hundert andere aber nicht, oder auf jeden Fall in viel zu geringem Ausmaß. Mit Hilfe von Steuertricksereien und entsprechenden  Beraterfirmen (den „Big Four“ und anderen Kanzleien) werden aggressive Steueroptimierung und Steuerhinterziehung im industriellen Ausmaß praktiziert. Über Stiftungen und komplexe Finanzprodukte (Stichwort Panama-Papers und Off-Shore) werden diese Gewinne wiederum steuerfrei an die Superreichen ausgeschüttet. Ob es sich dabei um illegale Praktiken handelt oder um die legale Ausnutzung von gefälligen und lückenhaften Steuergesetzen ist letztlich unerheblich: Die Allgemeinheit trägt in beiden Fällen den Schaden.

Denn die Leidtragenden dieses Diebstahls sind die Staaten, die ihre Ausgaben für Bildung, Sozialsysteme (Gesundheit, Renten, Bedürftige) und Infrastruktur kürzen, sowie öffentliches Eigentum zu Ramschpreisen verhökern (und dann noch einspringen, wenn die Finanzjongleure sich verspekuliert haben). Die Leidtragenden sind aber vor allem die Bürger, die zunehmend geschröpft werden, die Minderbemittelten sowieso, bis hin zu den sogenannten Mittelschichten, die sozial immer weiter abgleiten.

„LuxLeaks“ ist die Spitze des Eisberges eines globalen Systems der Bereicherung Weniger auf Kosten der Mehrheit. Die Krümel, die der Luxemburger Staat dabei einzustecken hofft, stehen in keinem Verhältnis zum Schaden, der damit weltweit angerichtet wird.

Doch scheinen wir nicht bereit, die richtigen Lehren aus diesem eigentlichen Skandal zu ziehen. Viel lieber will man die Botschaftsüberbringer, die Whistleblower Antoine Deltour und Raphaël Halet und den Journalisten Edouard Perrin an den Pranger stellen, so wie die Staatsanwaltschaft dies beim sogenannten LuxLeaks-Prozess tat (völlig unabhängig, versteht sich, dennoch ausgesprochen einseitig).

Doch dem System von Bereicherung der obersten 1% wird der Prozess nicht vor Gericht gemacht. Dies kann nur auf der Straße erfolgen, auch durch die Mobilisierung für eine gerechte Steuerpolitik, die sich in ganz konkreten Vorschlägen ableiten lässt. Nur so können wir am Machtgefüge der systemischen Ungerechtigkeit rütteln.

Justin Turpel, ehemaliger Abgeordneter von déi Lénk

Peut-on réussir le pari du plein emploi?

La parole à l’opposition (Lëtzebuerger Gemengen)

Selon des statistiques officielles, 6,6% de la population active est au chômage – si on compte les personnes en mesures d’insertion à l’emploi, ce chiffre augmente même à 8,6%. Une grande partie des concernés sont jeunes et sans formation.

En même temps, la place financière crée des milliers d’emplois spécialisés, dont ces gens ne peuvent en profiter. Pour déi Lénk, il est évident que le droit au travail est universel et doit donc aussi inclure ceux et celles sans diplôme.

Afin de créer des opportunités de création d’emplois, le gouvernement pourrait s’attaquer aux ‘crises nationales’ telles que la pénurie de logements abordables.

Comme proposé dans notre campagne dédié à la politique du logement, nous revendiquons la création d’une entreprise de construction publique, qui par son approche ‘clé en main’ – elle se chargerait du financement, de la planification et de la construction – présenterait plusieurs avantages.

Tout d’abord, l’Etat pourrait puiser dans ses propres réserves (p.ex. Fonds de Compensation) pour financer cette entreprise, tout en retirant l’argent de ce fonds actuellement investi dans des secteurs non-acceptables tels que les énergies fossiles. En même temps, elle pourrait prévoir qu’un rendement minime afin de réduire les charges d’intérêt voire les loyers des bénéficiaires de tels logements.

Puis, elle pourrait offrir des opportunités de formation et d’apprentissage dans les différents services de cette entreprise publique et se saisir ainsi du problème des jeunes non-diplômés.

Même si déi Lénk est pour une augmentation substantielle du salaire minimum à court terme pour contrer la pauvreté croissante, nous privilégions une approche s’y prenant par le biais de la réduction des dépenses ménagères et de la formation en vue d’augmenter le pouvoir d’achat des gens.

En plus de ces solutions ciblés, déi Lénk continue à s’engager pour la réduction du temps de travail tout comme pour la ré-industrialisation du pays pour faire baisser le chômage.

 

CETA an TTIP stoppen

Tribune libre RTL Radio/Radio 100,7

Virun engem hallwe Joer hunn Dausende Leit hei zu Lëtzebuerg géint den TTIP – dat transatlantescht Handelsofkommes mat den USA – demonstréiert. D’Plattform Stop TTIP hat dozou opgeruff, eng Plattform un där sech bal déi ganz lëtzebuerger Zivilgesellschaft zesummefënnt: Gewerkschaften, Ëmweltverbänn, Konsumenteschutz-, ONG’en a Baueren-Organisatiounen.

Si alleguerten deelen déi selwecht Analys: den TTIP, respektiv dat wat vun him bis lo bekannt ass, riskéiert, datt eis Ëmwelt- a Sozialstandarden erofgesat ginn an de Konsumenteschutz ënner d’Rieder kënnt.

Seele virdrun ass et an eiser Gesellschaft esou eng grouss an esou eng breet Allianz gi vu repräsentativen Organisatiounen, déi sech kloer an eendeiteg géint den Projet vun der EU-Kommissioun ausgeschwat hunn.

Well: den TTIP hëlleft just deene grousse multinationale Firmen, déi duerch dat Ofkommes op praktesch kéng Norme méi musse Rücksicht huelen. Den TTIP ënnerhielegt déi demokratesch a sozial Rechter vun de Bierger. Duerfir ass de Widderstand zu Lëtzebuerg an an Europa immens grouss a mer hunn gesinn, datt och an den USA d’Widderstänn ëmmer weider wuessen.

Bis elo sinn a waren déi Lénk awer déi eenzeg an der Chamber, déi sech kloer fir en Stopp vu Verhandlungen ausgeschwat hunn, esou wéi dat och d’Plattform gefrot huet.

Wéi d’lescht Woch verschidde Verhandlungsdokumenter geleakt goufen, hunn mer en Wiessel an der Attitüd vu LSAP, Gréng an esouguer bei Deeler vun der CSV gesinn: Hir Befierchtungen – esou huet et geheescht – wiere wouer ginn: esouwuel wat de Schutz vun de Konsumenten ugeet ewéi och déi ominéis Schiedsgerichter, déi et multinationale Firmen an Zukunft erlabe solle géint Länner ze kloen, wann hir Profitter wéinst neie Gesetzer kinnte beanträchtegt ginn.

Datt et lo zu engem Ëmdenke bei verschiddene Politiker ze komme schéngt, ass natierlech gutt, just: den TTIP huet nach en klénge Brudder: de CETA, en Fräihandelsofkommes mat Kanada, an deem praktesch alles dat drasteet, wat beim TTIP zu Recht kritiséiert gëtt. An de CETA ass schonns vun der EU-Kommissioun fäerdeg ausgehandelt.

Genee wéi beim TTIP ass et och beim CETA net kloer, ob déi national europäesch Parlamenter iwwerhaapt gefrot gi – an esouguer wann se géife gefrot ginn, kann et sinn, datt deen Accord scho virdru virleefeg an Kraaft trëtt an datt esou Fakte geschafe ginn, déi net méi réckgängeg kënne gemaach ginn.

Viru knapp 2 Wochen huet dat wallounesch Parlament seng Regierung opgefuerdert am EU-Rot géint dat virleefegt Akraafttriede vum CETA ze stëmmen an den Dag drop huet och den hollännesche Senat an deem Sënn ofgestëmmt.

Wann ee kritesch vis-à-vis vum TTIP ass, da muss een och kritesch géint de CETA sinn. D’Plattform Stop TTIP huet dozou opgeruff, datt och zu Lëtzebuerg esou eng Initiativ am Parlament geholl gëtt.

Duerfir hu mär als Lénk eng Motioun an der Chamber deposéiert an där d’Regierung opgefuerdert gëtt, sech géint de CETA auszeschwätzen, a wann se géif am EU-Ministerrot iwwerstëmmt ginn, zumindest duerfir ze suergen, dat den Accord net a Kraaft trëtt iert eis Chamber doriwwer ofgestëmmt huet.

Domadder verhënnere mer, datt CETA zu Bréissel stëllschweigend ofgeseent gëtt, ouni datt d’Chamber sech muss domadder befaassen.

Mer hoffen, datt elo endlech och déi aner Parteie Faarf bekennen, net nëmme beim TTIP, mee och beim CETA.

Marc Baum, député déi Lénk

Quelles sont vos propositions pour favoriser la compétitivité des entreprises?

La parole à l’opposition (Lëtzebuerger Gemengen)

Tout le monde parle de compétitivité – et la plupart des partis politiques, l’opposition de droite incluse, n’osent mettre en question ce principe, qui va de pair avec une croissance économique à tout prix. Ces dernières années, grâce à la prévalence du dogme néolibéral, ce terme est devenu synonyme d’austérité et de menace pour les acquis sociaux.

Les efforts menés au Luxembourg pour maintenir un niveau élevé de compétitivité se sont traduits par une politique fiscale désastreuse,
au profit de certaines multinationales, mais au détriment des recettes fiscales de nombreux Etats dans le monde.

déi Lénk considère donc que nous devons nous distancer de ce discours néolibéral, et lutter pour une transition socio-écologique vers une société plus solidaire et plus juste. C’est en développant une forte infrastructure publique, en promouvant des alternatives économiques – comme des coopératives de production – et en renforçant l’Etat social que cet objectif pourra être approché.

Unabhängige Justiz

Zu Gast am Land

Da wurde während der Untersuchung der Srel-Affäre bekannt, dass der Geheimdienst, nach den Methoden einer Geheimpolizei, den Oberstaatsanwalt beschattet hatte. Die Namen der damit Beauftragten fielen. Sogar der damalige Staatsminister wurde in einer gewissen Hinsicht als Mitwisser genannt. Ihm wurde zumindest Schlampigkeit im Umgang mit dieser Information vorgeworfen. Das alles ging aus den Befragungen der parlamentarischen Untersuchungskommission hervor. Mehrere Zeugen hatten angegeben, eine Aussage hierzu machen zu wollen. Daraus schlussfolgerte der Ausschuss: „L’enquête judiciaire devra établir s’il s’agit d’un cas isolé.“

Zwar hatte der Staatsminister damals den Betroffenen auf seine burschikose Art mit dieser Information konfrontiert. Man kann verstehen, dass dieser später eventuell auf eine persönliche Anzeige verzichten wollte.

Doch u.a. dafür gibt es die Weisungsbefugnis des Justizministers aus Artikel 16 der Kriminalprozessordnung, die diesem die Möglichkeit gibt, die öffentliche Aktion zu veranlassen wenn er es dennoch politisch für opportun hält.

Während der von uns am Dienstag veranlassten Debatte über die Gerichtsfolgen des SREL-Untersuchungsberichtes versuchte der Justizminister seine offensichtliche Untätigkeit damit zu begründen, dass er die Unabhängigkeit der Justiz nicht beeinträchtigen wolle. Das ist ein durchsichtiges Ablenkungsmanöver.

Denn die Staatsanwaltschaft vertritt das öffentliche Interesse bei der Strafverfolgung und gehört in diesem Sinne nur halb der Justiz an. Deshalb auch die Bindung an den Justizminister als politische Autorität, die sich in Luxemburg allein auf die Möglichkeit der politischen Veranlassung einer Strafverfolgung beschränkt und nicht, wie in anderen Ländern, das Verbot einer Strafverfolgung einschliesst.

Man kann lange darüber streiten ob der Justizminister diese Befugnisse regelmässig ausüben soll. Problematisch war diese Ausübung zum Beispiel als der damalige Justizminister Biltgen, heute Richter am Europäischen Gerichtshof, 2012 eine Anklage gegen den Präsidenten der Piratenpartei wegen der sogenannten Medicoleak-Affäre veranlasste.

Dieser damals völlig überzogenen Reaktion seitens des Staates (eine Datei wurde geknackt um öffentlich auf eine Sicherheitslücke in der staatlichen Informatik hinzuweisen) wurde postwendend von der so unabhängigen Justiz mit einer Hausdurchsuchung und einer Beschlagnahmung von Computern Folge geleistet.

Braz behauptete im Parlament, dass die letzte solche Aktion eines Justizministers 30 Jahre zurückliege. Er behauptete auch, dass er nicht wissen könne, in welchen Fällen die Staatsanwaltschaft heute untersuche. Natürlich weiss er es, denn er empfängt regelmässig die Staatsanwaltschaft, was in seiner Funktion auch völlig normal ist. Und wenn er in einer solchen Staatsaffäre nicht das nötige veranlasst hat, dann hat er sich selber mitverantwortlich gemacht. Hatte er doch selber am 10.Juli 2013 als Abgeordneter Herrn Juncker beschuldigt, die Information über diese regelrechte Staatsaffäre nicht ernst genommen zu haben.

Es ist zu hoffen, dass der Justizminister sehr schnell darüber informiert oder die Staatsanwaltschaft darüber informieren lässt, was in den fast drei Jahren nach Abschluss der parlamentarischen Untersuchung geschehen ist.

Und dass die Affäre „Geheimpolizei“ nicht inzwischen verjährt ist!

Serge Urbany, député déi Lénk

Die Lage der Nation aus Sicht einer jungen Frau.

Carole Thoma – Ich werde den Blickwinkel einer jungen Generation auf die Lage der Nation einnehmen. Einer Generation, die, wie ich selber, keinen anderen Premierminister als Jean-Claude Juncker gekannt hat. Einer Generation, die sich nicht einmal vorstellen konnte, eine andere Person als den „Übervater“ der Nation an der Spitze der Regierung zu erleben. Einer Generation, die interessiert verfolgt hat, wie nach einer Reihe von Staatsaffären dann vor 2,5 Jahren sich tatsächlich eine Mehrheit ohne die CSV bildete. Die neue Regierung trat an mit dem Versprechen, „d’Fënsteren grouss opzemaachen“. Ich muss leider angeben, davon noch nichts gespürt zu haben.

Genau wie die CSV davor hat sich die Regierung die Priorität gesetzt, das Triple A an den Kapitalmärkten zu verteidigen. Und genau wie die CSV davor setzt sie auf eine Austeritätspolitik als logische Konsequenz zum Erreichen dieses Ziels. Keine 6 Monate nach Antritt hat die neue Regierung als erste Maßnahme die finanzielle Unterstützung für Studenten enorm gekürzt. Die Politiker der Mehrheitsparteien waren wenig beeindruckt vom größten Streik seit Jahren, bei dem quasi meine ganze Generation auf der Straße für ihr Recht auf Bildung demonstrierte. Und das obwohl immer mehr Leute studieren müssen da das Abitur an Wert verliert und es immer schwieriger wird, eine Lehrstelle zu finden.

Sozialaufbau auf Kosten der jungen Generationen.

Und der Sozialabbau ging munter weiter. Die Familienzulagen wurden eingeschränkt oder ganz abgeschafft, was jungen Leuten in Zeiten von Austerität und einem unsicheren Arbeitsmarkt die Familiengründung enorm erschwert. Man muss auch bedenken dass die geplante Flexibilisierung des „Congé Parental“ allein vom Willen des Arbeitgebers abhängt. Und jetzt soll auch noch das Kindergeld gekürzt werden. Der „Zukunftspak“ der Regierung schafft ironischerweise eine Generation ohne Zukunft.
Denn die Lage der Nation ist die, dass jedes 4. Kind und fast jede zweite Familie mit alleinerziehendem Elternteil im Land mit dem Armutsrisiko leben muss. Dieses Risiko steigt in keinem anderen Mitgliedsstaat der EU so stark an, wie in Luxemburg. Dabei hat die ökonomische Situation der Eltern einen sehr starken Einfluss auf die Entwicklung der Kinder. Ein schlechterer Gesundheitszustand, sowie ein schlechteres schulisches Abschneiden sind nur zwei Konsequenzen, wenn eine Familie in einer schwierigen finanziellen Lage steckt. Grund für diese steigende Armut ist neben der katastrophalen Sozialpolitik der Regierung auch ihre unverständliche Wohnungspolitik. Die Wohnsituation alleine stellt schon für viele junge Familien ein großes Armutsrisiko dar.

Wohnsituation treibt junge Menschen in die Armut

Die Regierung setzt immer noch alternativlos auf den freien Markt als Lösung für die Wohnungsproblematik. Doch es reicht einfach nicht, nur das Angebot zu erhöhen um die Preise zu senken, wenn dieses Angebot nicht bedarfsgerecht ist. Es ist unverständlich, wieso die öffentliche Hand ihre Verantwortung nicht endlich übernimmt und selber baut. Es wird Zeit, dass der Staat aufhört, auf dem internationalen Finanzmarkt mit fragwürdigen Papieren zu spekulieren und anfängt, in einen nachhaltigen Wohnungsbau zu investieren. Es fehlt jedoch nicht nur an bezahlbarem Wohnraum, sondern auch an einer modernen Gesetzgebung für alternative Wohnformen. Während die meisten jungen Leute in anderen Ländern in Wohngemeinschaften leben, fehlt in Luxemburg der legale Rahmen dafür.
Ich bin eine 25-jährige Studentin und stehe kurz vor meinem Abschluss. Wie soll ich mir eine Wohnung leisten ohne zu riskieren, unter die Armutsgrenze zu fallen? Ist es wirklich eine gute Idee, einen zusätzlichen Kredit für den Wohnungskauf aufzunehmen, wenn man bereits während des Studiums einen Schuldenberg angesammelt hat? Oder ist eine übertriebene Miete, welche oft die Hälfte des Einkommens junger Berufsanfänger beansprucht, eine Alternative?

Wir sind in der Hälfte der Legislaturperiode der neuen Mehrheit angekommen. Bis jetzt hat sich das Versprechen von „engem neie Wand“ nicht erfüllt. Die Lage der Nation ist alles andere als rosig. In einer Zeit, in der die sozialen Ungleichheiten immer größer werden und in der die Bevölkerung immer mehr verarmt, reicht es nicht mehr, nur zu lüften. Die Regierung muss endlich die Ärmel hochkrempeln und an die Arbeit gehen.

Carole Thoma, Sprecherin „déi Lénk“

Quelles sont leurs mesures afin de résoudre le manque de logements à Luxembourg.

La parole à l’opposition (Lëtzebuerger Gemengen)

La politique du logement menée au Luxembourg est un véritable désastre. La pénurie de logements conduit à une situation d’urgence, une émigration, une augmentation de la pauvreté et un endettement excessif.

déi Lénk exige donc une réorientation radicale. L’espace habitable existant doit enfin être utilisé, la situation d’urgence doit être abordée par des projets de construction publics et la politique du logement doit être plus favorable pour les locataires.

En termes pratiques, et comme prévu dans notre campagne actuelle dédiée à la politique du logement, nous revendiquons d’exploiter les logements laissés délibérément vides et de mobiliser les terrains en friches, par exemple par le biais de taxes progressives, tel que déjà prévu par le Pacte Logement. Nous souhaitons un élargissement de la construction de logements publics afin de contrer le pouvoir des promoteurs privés, en créant une entreprise de construction publique, qui prendrait en charge le financement, la planification et la construction. Enfin, nous demandons un renforcement des droits des locataires, par le biais de campagnes d’information, de repenser les aides étatiques en matière de logement, dont le gros est actuellement réservés aux propriétaires, tout en promouvant des formes d’habitation alternatives.

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