Démantèlement social pour plaire à Cameron ? Non merci !

La semaine passée, le Président du Conseil européen Donald Tusk a mis sur table une série de réformes afin d’empêcher le premier ministre britannique David Cameron de sortir son pays de l’Union européenne. Au lieu de s’opposer à ce chantage, Bruxelles a fait un certain nombre de concessions aux conservateurs anglais. Si certaines lignes rouges n’ont pas été franchies, les droits des citoyennes et citoyens européens, concernant notamment la libre-circulation des travailleurs, sont fortement dilués.

A côté d’autres aspirations néolibérales, tel qu’un engagement clair pour le TTIP, c’est surtout le  démantèlement des droits des travailleurs qui fait partie du projet de réformes. Ainsi, un mécanisme sera introduit qui permettra à tous les Etats membres, sous certaines conditions,  d’exclure les travailleurs immigrés des prestations sociales pendant une période de  4 ans. De plus, des allocations familiales pourront être réduites et la liberté de mouvement des ressortissants non-UE, qui sont mariés à un ressortissant UE, pourra être limitée.

Il est révélateur que ce soit justement l’acquis social qui est censé être sacrifié sur l’autel britannique. Alors que la méfiance des citoyennes et citoyens vis -à-vis d’une UE qui agit surtout dans l’intérêt des multinationales et du grand capital est en constante augmentation, l’orientation antisociale est encore renforcée.

Beaucoup de travailleurs des pays de la périphérie de l’UE sont forcés d’émigrer pour trouver un travail, car depuis le début de la crise financière, les déséquilibres économiques entre les pays de l’UE augmentent. Mais ce problème ne peut uniquement être résolu en soutenant le développement économique dans les pays d’origine et non pas en excluant les travailleurs immigrés des prestations sociales.

Pour la solidarité dans l’UE et la cohésion sociale de ces citoyennes et citoyens, le compromis de Tusk est un nouveau revers qui ne laisse présager rien de bon pour l’avenir de l’Union européenne. Ainsi, déi Lénk urge le gouvernement luxembourgeois de s’opposer au compromis actuel lors du prochain Conseil européen.

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