SNE – Syndicat National des Enseignants [FRAGE]

Réponses aux questions posées par le SNE/CGFP: www.sne.lu

—> Les questions (.pdf)

1.1.
déi Lénk restent très sceptiques face à l’approche par compétences et l’évaluation qui s’y attache.
Il s’agit là d’une idéologie provenant des entreprises privées, qui ne convient guère à l’enseignement. Et comme toute notion qui devient une sorte de mode, elle conduit dans la pratique politique à des simplifications, à une nouvelle routine dans la pratique pédagogique et à des méthodes d’évaluation inutilement complexes et bureaucratiques. Alors qu’en théorie l’enseignement par compétences devrait rompre avec le « découpage des tâches d’apprentissage » (Crahay), on constate en pratique un fractionnement contraire à une conception intégrative et compréhensive des connaissances et des compétences qui alourdissent inutilement l’évaluation. Ainsi l’évaluation prend de plus en plus de temps par rapport à la planification des cours, sans que ce temps soit proportionnel à l’utilité pédagogique.
Enfin, au lieu de favoriser la coopération parents-enseignants, les nouvelles méthodes d’évaluation tendent à créer une distance supplémentaire par les efforts nécessaires à l’explication et la compréhension de bulletins-bilans sophistiqués. Les “bilans” manquent de transparence et ils sont incompréhensibles pour les élèves et leurs parents.

1.2. à 1.6.
Pas nécessairement, mais il faudra établir des objectifs précis et des méthodes d’évaluation claires, positives qui soutiennent l’enseignement et l’étude et qui ne servent pas la sélection par des normes sociales. Il faudra éviter de voiler/cacher les problèmes qui existent en drainant les élèves par le système jusqu’au point de non retour, mais au contraire soutenir systématiquement tous les enfants dès l’éducation précoce en vue de développer au maximum leurs aptitudes, au lieu de pratiquer une orientation par l’échec . Nous préconisons notamment un soutien éducatif dans les familles en difficulté.
Concernant les bilans actuels, nous préconisons une refonte totale. Il s’agira de définir un équilibre entre connaissance, compréhension et application qui empêche la dérive utilitariste redoutée, sans doute à raison, par nombre d’enseignants.
L’information n’est pas le savoir, le savoir n’est pas la connaissance, la relation entre le savoir et le savoir-faire est loin d’être simple, sans parler du « savoir-être » qui appartient aussi aux missions d’apprentissage de l’école.
Pour déi Lénk, l’école doit permettre avant tout de se situer en tant qu’être humain par rapport au monde, par rapport aux autres cultures et d’apprendre à comprendre l’autre sans se perdre dans l’indifférence.
Tout débat qui veut être fructueux doit commencer par une clarification des notions en jeu. Nous exigeons un sérieux effort de réflexion sur la signification des concepts-clés du débat sur l’école – sans céder à des effets de mode, fussent-ils propagés par des « experts-consultants » qui tournent parfois autour des ministères de l’éducation comme des lobbyistes d’eux-mêmes.
Pour arriver à construire une école publique performante et humaniste dans ce sens au Luxembourg, il faut dès à présent commencer à la définir et à poser des jalons conséquents.
Nous voudrions lancer le concept d’une « école pour tous » et le développer à moyen et long terme, où les enfants étudient ensemble jusqu’é la fin de l’obligation scolaire.

2.1.-2.3
Le contingent tend à réduire le nombre d’instituteurs devant la classe, respectivement à augmenter l’effectif des élèves par classe. Ceci va à l’encontre des moyens supplémentaires dont lécole publique a besoin et nous nous y opposons.
Le mode de calcul inclut aussi les personnes qui ne se trouvent pas habituellement devant une classe; au vu de l’hypertrophie administrative, les enseignants qui travaillent régulièrement avec leurs élèves et ces derniers en font les frais.

3.1.-3.3.
déi Lénk ne sont pas opposés aux équipes multiprofessionnelles, puisque nous voulos transférer la responsabilité d’un groupe d’étude à une équipe multiprofessionnelle plutôt que de la confiner à un seul instituteur ou une seule institutrice. Cependant les membres de ces équipes doivent être présentes dans les écoles et non pas se trouver à l’écart dans un centre de l’arrondissement (comme c’est le cas actuellement). Cela compte aussi pour les ressources et compétences existantes de l’Education différenciée (EDIFF).

4.1.-4.3.
déi Lénk plaident pour l’élargissement des comités d’école existants afin de renforcer la responsabilité de leurs acteurs.
déi Lénk s’expriment clairement contre la nomination de directeurs d’école.

5.-7.
déi Lénk n’ont pas pris proposition dans leur programme électoral par rapport à ces sujets en fait très spécifiques.

8.1-8.2.
Aux yeux de déi Lénk, il faudrait aménager davantage d‘espaces pour, la formation continue, les auditions de pairs et l‘accompagnement au quotidien.
Il ne faurait pas faire de distinction entre formations prioritaires et non prioritaires, mais laisser décider les enseignant de quelles formations ils ont surtout besoin.
Nous sommes favorables à la création d’un compte “crédit-formation” substantiel intégré dans le temps de travail.

9.
Nous n’avons pas pris position à ce sujet dans notre programme.

10.
Nous pensons que le PRS va en direction d’une gestion par objectifs, qui provient des entreprises privées et qui -avec sa logique d’output – s’adapte difficilement à l’enseignement. L’expérience des dernières années a montré qu’on assiste souvent à un gonflement bureaucratique sans réel apport pédagogique.

11.
Les éducateurs ont certainement leur rôle à jouer dans les équipes multiprofessionnelles.

12:
Nous n’avons pas pris position à ce sujet dans notre programme.
Nous pensons qu’il faut intensifier la coopération avec les parents et veiller à ce que toutes les catégories sociales soient représentées.

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