Suspendre le sauvetage maritime est un crime contre l’humanité

En décidant de suspendre les patrouilles navales de l’opération Sophia, l’Union Européenne décide de laisser périr en mer des milliers de personnes, hommes, femmes et enfants.

Avec une superficie de 2 500 000 km carrés, la méditerranée constitue le passage le plus meurtrier pour les migrants qui souhaitent rejoindre le continent européen. L’abandon par l’UE et l’Italie du programme Mare Nostrum à la fin de l’année 2014, qui avait pourtant permis de sauver la vie de 170 000 personnes, avait déjà déplacé la charge liée aux opérations de sauvetage en mer sur les ONG, confirmant la volonté de l’UE de fuir ses responsabilités.

En 2015, des navires tels que l’Argos, le Dignity et le Phoenix ont continué de porter secours en méditerranée, succédés par le seul Aquarius, affrêté par l’ONG Médecins Sans Frontières en partenariat avec l’association SOS MEDITERRANEE, avant d’être lui aussi  forcé de suspendre ses opérations de sauvetage en décembre 2018, après avoir secouru plus de 30 000 personnes.

En se focalisant sur la fermeture de l’accès au continent européen au détriment de la protection des vies humaines, l’UE continue à se montrer complice de graves violations des droits humains perpétrés par les gardes côtes libyens, qui seront désormais seuls responsables de l’interception des embarcations transportant des migrants.

Le retour forcé des personnes interceptées sur le territoire libyen, ainsi que leur détention arbitraire dans les centres de rétention de ce pays, les expose aux abus devenus usuels tels que le viol et la torture, dans des conditions de détention absolument inhumaines.

déi Lénk exhorte l’UE à revenir à ses valeurs fondamentales d’accueil et de respect de la dignité humaine en rétablissant un dispositif efficace de sauvetage des personnes en mer, tout en permettant aux ONG de continuer à porter secours à ceux et celles qui en ont besoin. Il faut permettre le débarquement des personnes secourues et mettre en place un dispositif de répartition plus juste des personnes sur le territoire de l’UE.  

Le « merde alors ! » du Ministre Jean Asselborn doit se traduire par des initiatives concrètes, telle que l’attribution du pavillon luxembourgeois aux navires des ONG qui en font la demande.

Nous voulons une Europe qui encourage la solidarité au lieu de la criminaliser, qui fasse le choix de traiter les migrants comme des êtres humains et non des criminels, et qui permette l’ouverture de centres adaptés pour le traitement rapide et humain des demandes d’asile.

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